[مجموعة قصصيّة]

Entre 1935 et 1945, Muḥammad ʿRībī, a publié un certain nombre de nouvelles dans des périodiques tels que Al-ʿĀlam al-Adabī [Le Monde Littéraire], Tūnis [Tunis], Al-Surūr [La Joie], Al-Sardūk [Le Coq], Al-Zamān [Le Temps] et Al-Mabāḥiṯ[Investigations]. Ces textes, d'une valeur esthétique inégale, ont ceci de particulier que leurs évènements se déroulent essentiellement dans la ville de Tunis et qu'ils mettent en scène des personnages issus des couches moyennes de la société. À signaler, la présence de la femme dans la quasi-totalité des nouvelles. Cependant, Il s’agit souvent de filles de joie (ʿAzīza [Aziza], Qalb li al-Kirāʾ [Un coeur à louer], Ḥiwār fī al-Ḍalām [Dialogue dans le noir], ʿAšra Frankāt [Dix francs], Ġīra [Jalousie]), de coquines (Gaššaʿ Rawwaḥ [Fiche le camp], Ġannīli [Chante-moi], Šīṛī [Chérie]), de victimes égarées (Laylat 27 [La 27^e nuit du Ramadan]), de séductrices (Annahd al-Muḥarram [Le sein interdit], de filles répulsives en raison de leur sottise et de leur impétuosité (Banāt al-Yūm [Les filles d’aujourd’hui]). Singulièrement, ces personnages ont la sympathie de l’auteur et ne suscitent, de sa part, aucune condamnation moralisatrice.

La volonté novatrice de ʿRībī apparaît clairement dans son recours intensif à l’arabe dialectal tunisien, dans son usage de la forme épistolaire, des mémoires et du reportage (Fī al-Matʿam [Au restaurant]) et dans la réapparition de certains personnages dans plus d’un texte (Le personnage de Munǧia dans Huwwa [Lui] et dans Gaššaʿ Rawwaḥ [Fiche le camp]), ce qui a amené certains chercheurs à penser qu’il s’agit d’un roman avorté. Ceci étant, la dimension autobiographique demeure manifeste dans un grand nombre de ces textes (Ǧayb Fāriġ wa Qalb Malʾān [Poches vides, cœur comblé], Fī al-Matʿam [Au restaurant]) et surtout dans la nouvelle intitulée Al-Ramād [La cendre] qui reprend un pan de la vie d'al-ʿRībī à Brazzaville.

Muḥammad al-Hādī Ben Sālah a réuni ces dix-sept nouvelles dans un recueil précédé d’une introduction et intitulé Al-Ramād [La cendre], paru en tant que publication de la revue Qaṣaṣ, à Tunis en 1986, soit quarante ans après le décès de l’auteur.