Questions de critique littéraire
(Masāʾil al-Intiqād)
Issues of Literary Criticism
(Masāʾil al-Intiqād)
ينحدرُ من أسرة عربيّة استقرّت بالقيروان .
دَرَسَ الفقه عن أبي عمران الفاسي وعن أبي الحسن القابسي و النحو و اللّغة عن أبي عبدِ اللّه القزّاز و الأدب و الشّعر عن ابراهيم الحُصْري .
التحقَ بديوان الأمير المعز بن باديس وأصبح من شعرائه إلى جانب ابن رشيق وعمِل معه في ديوان الإنشاء. رحل إلى المهديّة إثر نَكبة القيروان ثمّ قصد مازرة بصقلّيّة لمدح أميرها بن مدكود ثمّ انتقل إلى الأندلس وتُوفِّي بها. له كتب نثريّة كثيرة، لم يبق منها إلاّ مسائل الانتقاد .
مسائل الانتقاد ديوان ابن شرف أعلام الكلام أبكار الأفكار
Ibn Šaraf descend d’une famille arabe qui s’était installée à Kairouan.
Il a étudié la jurisprudence islamique (fiqh)auprès de AbūʿUmrān al-Fāsī et Abū al-Ḥasan al-Qābusī ; la grammaire et la philologie auprès de AbīʿAbdallah al-Qazzāz ; et la littérature et la poésie auprès de Ibrāhīm al-Ḥuṣrī.
Il a rejoint la cour du Prince al-Muʿizz Ibn Bādīs dont il devint l’un des poètes, à côté d’Ibn Rašīq avec lequel il a collaboré au Secrétariat. Après le sac de Kairouan, il est parti pour Mahdia et, de là, à Māziraẗ en Sicile où il a chanté les louanges de son prince Ibn Madkūd. On le retrouve ensuite en Andalousie où il s’est éteint. On sait qu’il a composé de nombreux ouvrages en prose, mais seul nous est parvenu celui intitulé Masāʾil al-Intiqād (« questions de critique littéraire »).
Ibn Šaraf is descended from an Arab family that had settled in Kairouan.
He studied Islamic jurisprudence (fiqh) with AbūʿUmrān al-Fāsī and Abū al-Ḥasan al-Qābusī; grammar and philology with AbīʿAbdallah al-Qazzā; and literature and poetry with Ibrāhīm al-Ḥuṣrī.
He joined the court of Prince Al Muʿizz Ibn Bādīs of whom he became one of the poets, alongside Ibn Rašīq with whom he worked in the Secretariat. After the sack of Kairouan, he left for Mahdia and, from there, on toMāziraẗ a in Sicily where he sang the praises of its prince Ibn Madkūd. He then moved to Andalousia where he died. He is known to have composed many prose works, but only the one entitled Masāʾil al-Intiqād (Issues of Literary Criticism) has survived.
هذا الكتاب هو مجموعة من « الأحاديث » النقديّة الشّبيهة بالمقامات الأدبيّة. لم يصلنا كاملا، ولم يجد ناشروه إلاّ جزءا صغيرا منه أضاف إليه بعضُهم ما أورده له ابن بسّام في الذخيرة . فقد ذكر ابن شرف في المقدِّمة أنّه ألّف عشرين حديثا، ليس في المطبوع الأخير منه إلاّ اثنان، ورسمَ الإطار العامّ لهذه الأحاديث. فهي أوّلا تتّخذ السّرد شكلا للقول وهي ثانيا تتّخذ التّخييل عالَما له، ولهذا استشهد بأشهر كُتب السّرد المخيّل في التراث العربيّ ككليلة ودمنة لابن المقفّع و النّمر والثّعلب لسهل بن هارون و المقامات لبديع الزّمان الهَمَذاني ، وصرّح أنّه أقامها على نحوها فاختلق شخصيّةً نسَب إليها الحديث وهي أبو الريّان الصّلت بن السّكن من سلامان. وقد ارتبطت بهاتين الصّفتين صفة ثالثة وهي السّجع الذي لا يكاد يفارق العبارة إلاّ قليلا. وأمّا الوجه الرّابع لهذه الأحاديث فهو النقد الأدبيّ ، بخلاف ما سعت إليه تلك النصوص السّابقة في الغالب من حكمة واعتبار أو سخريّة وإضحاك. والأرجح أنّ ابن شرف ألّف هذا الكتاب بعد نكبة القيروان لأنّه أشار في المقدّمة إلى « نيران الغربة »، و« الفتنة »، و« أهوال البرّ والبحر »، و« الوحشة ».
افتتح ابن شرف حديثه الأوّل بسؤاله أبا الرّيّان عن « الشّعر والشّعراء ومنازلهم في جاهليّتهم وإسلامهم، (...)وعن مذهبه فيهم، ومَذاهب طبَقَتِه في قديمهم وحديثهم »، وختمَه بقوله : « تمّت المقامة المعروفة بمسائل الانتقاد، بلُطف الفهم والاقتصاد ». وبين القولين كلام نقديّ في شكل حوار، يطول مرّة ويقصُر أخرى حول أشهر شعراء المشرق و المغرب من امرئ القيس و طرَفة إلى أبي فِراس و المتنبّي ، ومن ابن عبد ربّه الأندلسيّ إلى ابن هانئ و عليّ الإيادي التونسيّ . وفيه أبدى موقفه من كثير من مسائل النّقد القديم كثنائيّات اللّفظ والمعنى، والطبع والصنعة، والقديم والمُحدَث، وكعلاقة الشّعر بالأخلاق والسّرقات الشّعريّة. وهو في كلّ ذلك يُخبِر عن شاعر مُطّلعٍ على المُدوّنة النَّقديّة السّابقة له مستوعبٍ لدقيق آرائها عارفٍ بوجوه الاختلاف بينها. فإن لم نجد كبيرَ تَميُّز فيما أبداه من نقد، فإنّ القارئ لا يخطئ النّظر إلى تكامُل الوعي النقديّ لديه ولدى مُعاصريه.
وأمّا الحديث الثّاني فاستهلّه ابن شرف بانتقاد عادة إجلال القديم لقدمه، والحطّ من شأن المحدث لحداثته، وأورد أبياتا له في ذلك (انظر الدّيوان) ثمّ عدّد عيوب شعر امرئ القيس و زهير بن أبي سلمى و جرير و الفرزدق ،وغيرهم. وتعرّض بعد ذلك إلى "سقطات" المولّدين مثل بشّار و أبي نواس و المتنبّي وغيرهم.
Cet ouvrage est un recueil de « causeries » consacrées à la critique littéraire, à l’instar des maqāmāt (séances) littéraires. Parce qu’il ne nous est pas parvenu dans son intégralité, les éditeurs n'ont pu récupérer qu'une petite partie du manuscrit original, à laquelle certains ont ajouté les extraits cités par Ibn Bassām dans son livre al-Ḏaẖīra (La Réserve). Alors que, dans son introduction, Ibn Šaraf indique qu'il a composé vingt causeries, deux seulement figurent dans le livre imprimé. L'auteur décrit également le concept général de ces causeries : Le récit comme forme et la fiction comme univers, ce qui l'amène à citer les œuvres de fiction narrative les plus célèbres du patrimoine arabe telles que Kalīla wa Dimnaẗ d'Ibn al-Muqaffaʿ, al-Namr wa al-Ṯaʿlab (Le Tigre et le Renard) de Sahl Ibn Hārūn et les Maqāmāt (séances) de Badīʿ al-Zamān al-Hamaḏānī. Il affirme avoir structuré ses causeries selon ces modèles ; il a ainsi créé le personnage d'Abū Rayyān ibn al-Ṣalt ibn al-Sakan al-Salmānī et lui a attribué les causeries. La troisième caractéristique de ces causeries est la prose rimée et rythmée (saǧʿ) utilisée de manière quasi-systématique dans tout le texte. La quatrième caractéristique est la critique littéraire, en rupture avec les textes précédents qui avaient pour objet soit la sagesse et la contemplation, soit la satire et la comédie. Ibn Šaraf a très probablement composé cet ouvrage après le sac de Kairouan, dans la mesure où il parle dans l’introduction des « affres de l’exil », de la fitna (discorde), des « détresses sur terre et sur mer » et de désolation.
La première causerie d’Ibn Šarafs’ouvre sur la question qu’il pose à Abū Rayyān sur « la poésie, les poètes et leur statut dans la période antéislamique et après l’avènement de l’Islām (…) sur son opinion et l’opinion des critiques de son rang sur les poètes anciens et modernes ». Il conclut cette causerie en disant : « La séance intitulée Questions de critique littéraire se clôture avec ce qu’il faut de compréhension et de concision ». Entre ces deux propos, nous retrouvons un discours de critique littéraire sous forme de dialogue, tantôt prolixe tantôt succinct, autour des poètes les plus célèbres du Mašreq et du Maġrib, d’Imrū al-Qays et Tarafa à Abū Firās et Mūtanabbī ; de Ibn ʿAbd Rabbū l’Andalous à Ibn Hanī et Alī Iyyādī al-Tūnisī. Il y expose son point de vue concernant de nombreuses questions de critique littéraire posées par les anciens comme les dualités verbe/ sens, inspiration/ technè, ancien/moderne ; ou comme la relation entre la poésie et la morale ; ou encore le plagiat en poésie. De bout en bout, il apparaît comme un poète au fait de l’ensemble du corpus de la critique littéraire qui lui est antérieure, ayant assimilé ses moindres nuances, et capable d’en reconnaître les différences les plus infimes. Nonobstant l’absence d’une quelconque distinction dans la critique littéraire qu’il expose, le lecteur ne manquera pas de constater la maturité de sa conscience critique et de celle de ses contemporains.
Dans la seconde causerie Ibn Šaraf commence par une critique de la vénération de l’ancien parce qu’il est ancien et du mépris du moderne parce qu’il est moderne, illustrant son propos avec des extraits de poèmes (voir le Dīwān). Il énumère ensuite ses griefs contre la poésie d’Imrūʾu al-Qays, Zūhayr Ibn Abī Salmā, Ǧarīr, al-Farazdaq et d’autres. De là, il passe en revue les « impairs » commis par les muwalladīn (poètes plus récents) comme Baššār, Abū Nawās, al-Mutanabbī et d’autres.
This book is a collection of talks on literary criticism, similar to the literary maqāmāt (assemblies). Because it has not reached us in its entirety publishers only managed to recover a small part of the original manuscript, to which some have added the extracts quoted by Ibn Bassām in his book al-Ḏaẖīra (The Repository). Whereas in his introduction, Ibn Šaraf says that he has composed twenty talks, only two of these appear in the printed book. The author also describes the general concept of these talks: Narrative as form and fiction as universe, which is why he quotes the most famous works of narrative fiction in the Arabic heritage such as Ibn al-Muqaffaʿ's Kalīla wa Dimnaẗ,Sahl Ibn Hārūn 's al-Namr wa al-Ṯaʿlab(The Tiger and the Fox) and Badīʿal-Zamān al-Hamaḏānīs Maqāmāt (Assemblies). He states that he structured his talks according to these models; he thus created the character of Abū Rayyān ibn al-Ṣalt, the Lively, the son of Serenity, from Salmān (the Peaceful) and attributed the talks to him. The third characteristic of these talks is the rhymed and rhythmic prose (saǧʿ) used in a quasi-systematic way throughout the text. The fourth characteristic is literary criticism, a departure from previous texts whose object was either wisdom and contemplation, or satire and comedy. Ibn Sharaf most probably composed his talks after Kairouan was ransacked because, in the introduction, he refers to “the torments of exile”, to the fitna (discord), to the “plights endured by land and by sea”, and to desolation.
Ibn Šaraf 's first talk opens with a question to Abū Rayyān on "poetry, poets and their status in the pre-Islamic period and after the advent of Islām (...) on his opinion and the opinion of other critics of his rank about ancient and modern poets". He concludes this talk by saying: "The session entitled Issues of literary criticism closes with the requisite understanding and conciseness". Between these two statements, we find a discourse on literary criticism in the form of a dialogue, sometimes extensive and sometimes brief, around the most famous poets of the Mašriq and the Maġrib, from Imrū al-Qays and Ṭarafa to Abū Firās and Mūtanabbī ; from IbnʿAbdi Rabbih the Andalusian to Ibn Hanī and Alī Iyyādī al-Tūnisī. In this talk, he presents his views on many issues of literary criticism addressed by the ancients, such as the dualities of signifier/signified, inspiration/techne, ancient/modern; or the relationship between poetry and morality; or plagiarism in poetry. From start to finish, he appears as a poet aware of the whole body of literary criticism that precedes him, having assimilated its slightest nuances, and capable of recognizing its minutest differences. Notwithstanding the absence of any distinction in the literary criticism he presents, the reader will not fail to notice the maturity of his critical awareness and that of his contemporaries.
In the second talk, Ibn Šaraf begins by criticizing the veneration of everything ancient because it is ancient and the contempt for everything modern because it is modern, illustrating his point with extracts from poems (see the Diwān). He then lists his grievances against the poetry of Imrūʾu al-Qays, Zūhayr Ibn Abī Salmā, Ǧarīr, al-Farazdaq and others. From there, he reviews the "blunders" committed by the muwalladīn (more recent poets) such as Baššār, Abū Nawās, al-Mutanabbī and others.
كان أبو عبد الله بن شرف بالقيروان، من فرسان هذا الشان، وأحد من نظم قلائد الآداب، وجمع أشتات الصواب، وتلاعب بالمنظوم والموزون، تلاعُب الرياح بأعطاف الغُصون، وبينه وبين أبي علي ابن رشيق ماج بحر البراعة ودام، ورجع نجم هذه الصناعة واستقام.
(ص. 169-170)ولابن شرف هذا عدّة تواليف أفاضها بحارا وأطلعها شموسا وأقمارا، منها كتابه المرسوم بأعلام الكلام وكتاب أبكار الأفكار، وغير ذلك من تواليفه التي تشهد بذكائه، وكان من أعقل الناس وأحزمهم. (من الجزء الثالث لمعالم الإيمان في معرفة أهل القيروان - الدبّاغ وابن ناجي)
(ص. 193)هذه أحاديثُ صنعتُها مختلفة الأنواع، مُؤتلفة في الأسماع؛ عربيّات المَواشِم، غَريبات التراجم، واختلقتُ فيها أخبارا فصيحات الكلام، بديعات النظام؛ لها مَقاصدُ ظِراف، وأسانيد طِراف؛ يَروق الصغيرَ معناها، والكبيرَ مَغْزاها. وعزوْتُها إلى أبي الرِّيان الصَّلْت بن السَّكْن...
واحتذيتُ فيما ذهبتُ إليه، ووقع تعرِيضي عليه، من بثّ هذه الأحاديث، ما رأيتُ الأوائل قد وضعتْه في كتاب كليلة ودمنة (...) وقد نحا هذا النحو سهل بن هارون الكاتب في تأليفه كتاب « النمر والثعلب » (...) وزوّرَ أيضاً بديعُ الزمان الحافظ الهمذاني، (...) مقامات كان يُنشئها بديهاً في أواخر مجالسه ويَنسبها إلى رواية رواها له يُسمّيه عيسى بن هشام وزعم أنه حدّثه بها عن بليغ يُسمّيه أبا الفتح الإسكندري (...) فأقمت من هذا النحو عشرين حَديثاً، أرجو أن يتبيّن فضْلها، ولا تُقَصِّرُ عما قبلها (...).
إنّ من الشعر ما يملأ لفظُهُ المسامع، ويرِدُ على السامع منه فقاقع؛ فلا يرعْكَ شماخةُ مبناه، وانظرْ إلى ما في سُكناه من معناه؛ فإن كان في البيت ساكن، فتلك المحاسن؛ وإن كان خالياً، فاعْدُدْه جسمًا باليا. وكذلك إذا سمعت ألفاظا مستعملة، وكلمات مبتذلة، فلا تعجل باستضعافها، حتى ترى ما في أضعافها؛ فكم من معنى عجيب، في لفظ غير غريب. والمعاني هي الأرواح، والألفاظ هي الأشباح؛ فإنْ حسُنا فذلك الحظ الممدوح، وإن قبُح أحدهما فلا يكن الروح.
Abū ʿAbdallah Ibn Šaraf était à Kairouan l’un des chevaliers de cette profession et l’un de ceux qui ont composé les joyaux de la littérature, rassemblé les vérités éparpillées et joué avec la prosodie et la métrique comme le vent joue avec les branches ondulantes. Avec Abū ʿAli Ibn Rašîq, il partagea les houles récurrentes d’un océan d’habileté ; avec eux, la profession littéraire retrouva son éclat stellaire et son aplomb originel.
(p. 169-170)Notre Ibn Šaraf a composé de nombreuses œuvres dans lesquelles il a déversé des océans de savoir et fait scintiller maints soleils et lunes. On citera l’ouvrage intitulé Aʿlām al-Kalām (Les Seigneurs de la Parole) et celui intitulé Abkār al-Afkār (Idées Virginales) et de nombreux autres ouvrages qui témoignent de son intelligence. Il était aussi l’un des hommes les plus sages et les plus résolus. (Maʿâlim al-Imān fī maʿrifaẗ ahl al-Qayrawān (Repères de la foi : Connaissance des gens de Kairouan), Ad-Dabbāġ et Ibn Nāǧī, 193/3)
(p. 193)Pour composer ces causeries, j’ai opté pour des formes diverses et des sonorités harmonieuses ; je les ai frappées du sceau de la langue arabe et j’y relate des biographies étranges. J’y ai inventé des récits admirablement structurés et rédigés avec éloquence ; on y trouve des visées raffinées et des références originales. Les jeunes en apprécieront la signification et les grands la portée. Je les ai attribués à Abū Rayyān le Vif, fils de la Sérénité.
Le modèle que j’ai pris pour la diffusion de ces causeries, et qui m’a été reproché, c’est ce que les anciens ont posé dans l’ouvrage Kalīlaẗ wa Dimnaẗ (…). Parmi ceux qui ont empreinté cette voie, il y a Sahl ibn Harūn dans son livre Le Tigre et le Renard (…) BadîʿAz-zamān al-Hāfeẓ al-Hamaḏānī a, lui aussi, prétendu que certaines des séances qu’il a composées lui-même à la fin de ses réunions lui ont été relatées par un conteur appelé ʿīssá ibn Hišām et se rapportaient à un personnage beau-parleur nommé Abū al-Fatḥ al-Iskandarī Sur ce mode, j’ai composé vingt causeries qui, je l’espère, s’avèreront d’excellente facture et tiendront la comparaison avec les œuvres qui les ont précédés.
Les mots de certaines poésies comblent l’oreille et celui qui en écoute la déclamation perçoit des éruptions. Ne sois donc pas impressionné par la majesté de l’édifice ; regarde plutôt quelles idées logent dans cette demeure. Si la maison est habitée, c’est là le secret de sa beauté. Si elle est vide, considère-la comme un corps décrépit. De même, si tu entends des expressions usitées ou des mots communs, n’en conclut pas hâtivement qu’ils sont éculés, œuvre plutôt à en sonder les profondeurs. Que d’idées merveilleuses s’expriment dans des termes tout ce qu’il a de plus commun ! Les idées sont les âmes et les mots sont les corps à peine visibles. Quand ils sont tous les deux à propos, c’est la fabuleuse fortune ; mais si l’un des deux est disgracieux, c’est l’âme qui fait défaut.
Abū ʿAbdallah Ibn Šaraf was in Kairouan one of the knights of this profession and one of those who composed the gems of literature, gathered dispersed truths and played with prosody and metre as the wind plays with undulating branches. With Abū ʿAlī Ibn Rašîq, he shared the recurrent swells of an ocean of skills; with them, the literary profession recovered its stellar brilliance and its original poise.
(p. 169-170)Our Ibn Šaraf authored many works in which he poured out oceans of knowledge and made many suns and moons sparkle. His works include Aʿlām al-Kalām (The Knights of the Word) and Abkār al-Afkār (Virginal Ideas) and many other works that testify to his intelligence. He was also one of the wisest and most resolute men. (Maʿâlim al-Imān fî maʿrifaẗ ahl al-Qayrawān (Landmarks of Faith: Getting to Know the People of Kairouan), Ad-Dabbāġ et Ibn Nāǧī, 193/3)
(p. 193)In composing these talks, I have opted for diverse forms and harmonious sounds; I have stamped them with the seal of the Arabic language and I relate strange biographies. I have invented beautifully structured and eloquently written stories, with refined aims and original references. Young people will appreciate their significance and adults will appreciate their import. I have attributed them to Abū Rayyān the Lively, the son of Serenity.
The model that I followed for the dissemination of these talks, and which I was blamed for, is what the ancients laid down in the book Kalīlaẗ wa Dimnaẗ (...). Among those who have taken this path, there is Sahl ibn Harūn in his book The Tiger and the Fox (...) BadîʿAz-zamān al-Hāfeẓ al-Hamaḏānī also claimed that some of the sessions he composed himself at the end of his assemblies were related to him by a storyteller called 'Issa Ibn Hichâm and referred to a smooth-talking character named Abū al-Fatḥ al-Iskandarī. In this mode, I have composed twenty talks that I hope will prove to be of excellent quality and will stand comparison with the works that preceded them.
The words of some poems fill the ear, and when you listen you perceive eruptions. Therefore, do not be impressed by the majesty of the building; rather, look at what ideas are in the house. If it is inhabited, that is the secret of its beauty. If it is empty, consider it as a decrepit body. Likewise, if you hear common expressions or everyday words, do not hastily conclude that they are hackneyed; try probing their depths instead. How many marvelous ideas are expressed in the most common terms. Ideas are the souls and words are the faintly perceptible bodies. When they are both appropriate, it is a fabulous good fortune; but if one of the two is inappropriate, then it is the very soul that is missing.
- كتاب أعلام الكلام، تحقيق حسن ذكري حسن (القاهرة: مكتبة الأزهر، 1983).
- المطرب من أشعار أهل المغرب لابن دحية، تحقيق إبراهيم الأبياري وآخرين، مراجعة طه حسين (القاهرة: المطبعة الأميريّة، 1955).
- الحياة الأدبيّة بإفريقيّة في عهد بني زيري، الشاذلي بويحيى، تعريب محمّد العربي عبد الرزّاق(تونس: المجمع التونسي للعلوم والآداب والفنون الفنون،بيت الحكمة، 1999).
- الحركة النقدية على أيّام ابن رشيق المسيلي، بشير خلدون (الجزائر: منشورات وزارة الثقافة، 2007).
تحقيق مع ترجمة إلى الفرنسيّة.
يضمّ هذا المجموع نصّ « رسائل الانتقاد ».
يسند هذا التحقيق عنوان « أعلام الكلام » إلى النّص وهو يقوم بمراجعة تحقيق حسن حسني عبد الوهّاب الذي ينشر لأوّل مرّة باسم « رسائل الانتقاد » في مجلة المقتبس السوريّة سنة 1911 استنادا إلى مخطوطتين واحدة في تونس والأخرى في إسبانيا.