Poésies d’Al-Housri : dizains et pièces diverses
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Poems by Al-Husri : Ten-line Poems and Miscellanea
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اقتراح القريح واجتراح الجريح ديوان الحصْري: المتفرّقات والمعشّرات قصيدة « يَا لَيْلُ الصَّبُّ »... ومعارضاتها القصيدة الحصرية في قراءة الإمام نافع المعشّرات
Abū al-Ḥasan ʿAlī al-Ḥuṣrī était non-voyant et avait un lien de parenté avec Ibrāhīm al-Ḥusrī. Il doit son surnom, al-Ḥuṣrī, à Ḥuṣr, petit village des environs de Kairouan où il a passé sa jeunesse et où il a sans doute rencontré Ibn Šaraf et Ibn Rašīq. Alors qu'il était âgé de trente ans environ, survient l'invasion de Kairouan par les tribus hilaliennes, il émigre alors à Sibta (Ceuta) en 449/1057 et, de là, en Andalousie où il chante les louanges d'Al-Muʿtamid ibn ʿAbbād, prince de Séville, ainsi que d'autres rois de taïfas. Il part ensuite pour Tanger où il meurt en 488/1095.
Abū al-Ḥasan ʿAlī al-Ḥuṣrī was a blind man and a relative of Ibrāhīm al-Ḥusrī. He owes his name, Al-Ḥuṣrī, to Huṣr, a small village near Kairouan where he spent his youth and where he no doubt met with Ibn Šaraf et Ibn Rašīq. When he was nearly thirty years of age, Kairouan was the victim of an invasion by the Hilalian tribes, he then migrated to Sibta (Ceuta) in 449/1057 and from there to Andalusia where he sang the praises of al-Muʿtamid ibn ʿAbbād, prince of Seville, as well as other kings of taifas. He then left for Tangiers where he died in 488/1095.
لم يُعن الُحصْري بجمع شعره ما عدا مجموعته « اقتِراح القَريح واجتِراح الجَريح » وقد صرّح بذلك في مُقدّمته. يقول :« والقُرآنُ شعاري، ولذلك لَم أَجمع أشعاري، سَحرتُ بها العُقول فحبَّذتها؛ ووراءَ ظهري نَبذتُها، تركتُها لمن يَعيها، فيَسرقها أو يَدّعيها؛ يَرِثُني بغير نَسَب، ويَملكُها بغير نَشب، حاشا ما في كتابي هذا ». (ط. بيت الحكمة، ص.313). ولذلك لا نَقف على أيِّ أثرٍ لشعره وأخباره في فترة شَبابه بالقيروان. بل يُنسَب إليه ديوانٌ مفقودٌ هو « ديوان المُستحسَن من الأشعار »، وفيه مَدائحُه في بني عَبّاد، وبعض مُلوك الطوائف. وله قصيدَةٌ في أكثر من مِئتَي بيتٍ عُرفت بـ « الحُصرِيَّة » وهي في قراءة نافِع للقُرآن.
ومع ذلك احتَفظت له بعضُ مُصنّفات تاريخ الأدب مثل "الذخيرة في محَاسن أهل الجزيرة" لابن بسّام الشنتريني (ت 542هـ/1147 م)، بقصائدَ ومقطوعاتٍ في المَدح والهِجاء والغزل. وهي التي جمعها المُحّقِّقان محمّد المرزوقي والجيلاني بن الحاج يحيى، وأضافَا إليها ما انفرَدت به مكتبة الاسكوريال والمكتبة العِبدلِّية. وعليه يمكِن توزيعُ ديوانه على قِسمين : المُتَفرّقات والمُعشّرات.
1ـ المُتفرِّقات: رتّب المُحقّقان المُتفرِّقات ترتيبًا ألِفبائيّا، فتَرتيبًا داخل كلّ حرف إلى مَضمومٍ فَمفتوح فَمَكسور فَمجزومٍ. ومدارُ هذه القصائد على أربَعة أغراض: أوّلُها الغزلُ، وقد جاء في أبيات قليلة، بالرغمِ من أنّ الحُصري من كبار شُعراء الغزل، كما تشهدُ لذلك قَصيدتُهُ "يا لَيلُ الصَّبّ". ونُرجّحُ أنّ هذا الغزل هو في الأصل نَسيبٌ أي مُقدِّمة لقصائد مفقودة، فليس بالمُستغرب أن لا يُطيلَ فيه الشاعر. وثانيها مَدائح في بعض ملوك الأندلُس مثل ابن عبّاد و المقتَدر بن هود أمير سَرقُسطة في الأندلس، و أبي العبّاس البلنسيّ النحويّ الأعمَى؛ وكان من تلاميذه. وثالثُها رثاءٌ مثل رثائه للمُقتَدر بن هود، ورِثائه لمدينَته القيروان. ورابِعُها هِجاءٌ أشهرُه أهاجيه اللاّذعة في سُليمان بن محمّد الطراوة المالِقي، وهو نَحويٌّ وشاعر.
2ـ المُعشّرَات: المُعشّرات نمطٌ من الشعر في النَّسيب والزُّهد والمَدائح النبَويَّة، أطلق على كلّ قصيدة تضُمُّ عشرَة أبيات تستَهلُّ وتُقفَّى بحرف من حروف الهجاء التّسعة والعشرين تدخلُ فيها لامُ الأَلف. ومُسوّغُ التسمية على ما نُرجّح، استئناسا ب "لسان العرب" وبشتّى تقليباته للجذر"ع.ش.ر" مثل عشّرتُ الشيءَ تعشيرًا : كان تسعَة فزِدتُ واحدًا حتّى تم عَشرَة . وعشَرتُ بالتخفيف : أخذتُ واحدًا من عشرة فصارَ تِسعة؛ أنّ العرب "إنّما تفعَلُ ذلك لقلّةِ الحساب فيهم." أو أنّ العدَّ يكونُ على أصابع اليدِ العَشر.
وقد يكون الحُصري أوّل من ابتدعَ هذا النمطَ من الشعر، حيثُ يَسلُك في مُعشّراته وكُلّها في النسيب(البحرالطويل)، المسلكَ نفسه في "لُزوم ما لا يَلزَم" في القافية ووحدةِ الموضوع؛ على نحو ما يفعلُ في "ذَيل اقتراح القريح". وأمثِلةُ ذلك قولُه في قافية الأَلف حيثُ يُقفِّي بِمِثلِ ما ابتدَأ أي الأَلِف :
[البحر الطويل]:
(حِبّ: بكسر الحاء أي محبوبته) وقوله في قافية الصَّاد حيثُ يَفتتحُ بالصّاد وبها يُقَفِّي
[البحر الطويل]:
Al-Housri n’avait pas pris soin de regrouper ses œuvres poétiques exception faite de celles qui figurent dans le recueil L’Offrande de l’inspiré et le tribut du blessé. Comme il l’avait affirmé dans la préface ; il dit à ce propos : « le Coran est ma devise, c’est la raison pour laquelle je n’ai pas regroupé mes poèmes. Il me plaisait de fasciner les esprits par elles ; je les ai laissées derrière moi les abandonnant à qui les appréciera pour qu’il les plagie ou se les attribue m’héritant ainsi sans lien de parenté, se les appropriant sans contestation ; Dieu me garde, il n’y a rien de tout ceci dans mon livre.» (édition Beit El Hikma, p.313). C’est pourquoi nous n’avons aucune trace de ses poésies et de sa biographie concernant la période de sa jeunesse à Kairouan. Néanmoins, on lui attribuait un recueil perdu ayant eu pour titre Le recueil des meilleurs poèmes. Il comprenait des apologies des Béni Abäd et de quelques rois taïfas et un poème de plus de deux cents vers baptisé Al-Housria, portant sur la lecture de Coran.
Cependant, des oeuvres lui ont bien été conservées dans les histoires littéraires tel que Trésor des mérites des habitants de la Péninsule d’Ibn Bassâm al-Shantarînî (502 de l’Hégire,1147 J.C ) ; ce sont des poèmes et morceaux de différents genres : éloge, satire et madrigal ; ceux-là mêmes regroupés par les éditeurs Muhammad Al-Marzouki et Al-Jilani Ben Al-haj Yahya qui leur avaient ajouté ce qu’on trouvait exclusivement à la bibliothèque de l’Escurial et à la bibliothèque d’Al-Abdellia. Ainsi on peut diviser son recueil en deux parties : les pièces diverses et les dizains.
1.Les pièces diverses :
Les deux éditeurs ont classé les pièces diverses selon l’ordre alphabétique et l’ordre des voyelles, o, a, i etmajzoum. Ces poèmes relèvent de quatre genres :le premier est le madrigal, il comporte peu de vers, bien que Al-Housria soit considéré comme un des grands maîtres du madrigal comme le montre bien son poème « oh nuit du prélude amoureux». Nous estimons fort probable que ces madrigaux étaient à l’origine des préludes amoureux c’est-à-dire une introduction à des poèmes perdus ; il n'est donc pas étonnant que le poète n’ait pas abondé dans ce genre. Le deuxième est le panégyrique de quelques rois d’Andalousie tels que Ibn ‘Abäd, Al-Moktader Ibn Hoodd, prince de Saragosse en Andalousie et Abi Al‘Abbäs Al-Balnaci, le grammairien aveugle dont il était un des disciples. Le troisième est le thrène tels que son thrène d’Al-Moktader Ibn Hoodd et son élégie de sa ville Kairouan. La quatrième est la satire dont les pièces les plus célèbres sont ses satires cinglantes de Soleyman Ibn Muhammad al-Tarawa Al-Maliqi qui était grammairien et poète.
Les dizains :
Les dizains sont un genre poétique ayant pour thème le prélude amoureux, l’ascétisme et la louange du prophète ; il désigne tout poème de dix vers ayant à la rime et à l’attaque du vers la même lettre des vingt-neuf lettres de l’alphabet, y compris la lettre L de l’aleph.
Nous estimons que la conception de cette terminologie se fonde sur les diverses variantes morphologiques de la racine ‘a sh ra que donne le trésor de la langue arabe telles que ‘ashartou quelque chose ta’shiran : il était au nombre de neuf, je lui ai ajouté un, il est devenu dix, et ’ashartou par allègement : j’ai soustrait un de dix qui devient neuf. Les Arabes pratiquaient ce genre d’opérations par manque de mathématiques ou par l’usage des dix doigts de la main pour compter.
Il est probable qu’ Al-Housri soit l’inventeur de ce genre de poème à forme fixe car il adoptait le même procédé dans ses dizains qui étaient tous des préludes amoureux composés sur le mètre long, s’imposant des « contraintes volontaires » à la rime et dans l’unité thématique à l’instar de ce qu’il avait fait dans « l’épilogue de l’offrande de l’inspiré » ; l’on peut citer en exemple le poème sur la rime aleph où il rime par ce qu’il a commencé, c’est-à-dire l’aleph :
[ le mètre long ]
Il est vrai que le cœur amoureux est enserré dans les mains de la bien-aimée
Le convulsant en amour au gré de ses caprices
(hibon : avec un i affectant la lettre h ; ce qui veut dire bien-aimée)
Et ce vers rimé en s qui commence et se termine par s :
[ le mètre long ]
Priez en amour car votre blessé d'amour vous punira
Dieu avait bien dit : « les blessures sont des châtiments »
Al-Husri did not undertake to collect his poetry except for his collection 'Iqtirāḥ al-Qarīḥ wa Ijtirāḥ al-Jarīḥ,' [The Offering of the Inspired and the Transgression of the Wounded] as he stated in its introduction. He says: “The Qur’an is my emblem, and for that reason I did not compile my poetry. I bewitched minds with it, and they admired it; then I cast it behind me. I left it for those who could grasp it—so they may steal it or claim it as their own; inheriting me without being my next of kin, possessing it without effort—except for what is in this book of mine.” (Published by Bayt al-Ḥikma, p. 313). For this reason, no trace of his poetry or accounts from his youth in Kairouan can be found. However, he is credited with a lost dīwān titled “The Collection of Preferred Poems,” which included his panegyrics for the Banū ʿAbbād and some of the Ṭāʾifa kings. He also composed a qaṣīda of over two hundred lines, known as the Ḥuṣriyya, composed in accordance with Nāfiʿ’s recitation of the Qur’an.
Nevertheless, some works of literary history, such as Adh-Dhakhīra fī Maḥāsin Ahl al-Jazīra by Ibn Bassām ash-Shantarīnī (d. 542 AH/1147 CE), have preserved some of his poems and fragments in praise, satire, and love poetry. These were collected by the editors Muḥammad al-Marzūqī and al-Jīlānī ibn al-Ḥājj Yaḥyā, who added to them unique pieces from the Escorial Library) and the ʿAbdaliyya Library. Accordingly, his dīwān (poetic collection) can be divided into two sections: al-mutafarriqāt (miscellaneous poems) and al-muʿashsharāt (ten-line poems).
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The “Miscellaneous” section: The editors organized the poems alphabetically, and within each letter, by vowelization order—beginning with the ḍammah, followed by the fatḥah, then the kasrah, and finally the sukun [jussive]. These poems revolve around four main themes: The first is ghazal (love poetry or madrigal), which appears in a limited number of verses, despite al-Ḥuṣrī being one of the great ghazal poets—as evidenced by his famous poem “O Night of the Lover.” It is likely that this ghazal originally served as nasīb—i.e., introductory verses to now-lost poems—so it’s unsurprising that these were not lengthy pieces. The second theme is panegyric poetry, praising certain Andalusian rulers such as Ibn ʿAbbād, al-Muqtadir ibn Hūd, the emir of Zaragoza in al-Andalus, and Abū al-ʿAbbās al-Balansī, the blind grammarian, of whom he was one of the disciples. The third is elegy, including his lament for al-Muqtadir ibn Hūd and for his city of Kairouan. The fourth is satire, the most notable of which are his biting attacks on Sulaymān ibn Muḥammad al-Ṭarāwah al-Māliqī, a grammarian and poet.
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Al-Muʿashsharāt: This is a poetic style found in themes of nasīb (love prelude), asceticism, and praise of the Prophet. The term refers to any poem comprising ten verses, each of which begins and ends with the same letter from the twenty-nine letters of the Arabic alphabet, including the “lām al-alif.”
The reasoning behind the name, as we suggest based on “Lisān al-ʿArab” and its various lexical treatments of the root ʿ. sh. r, includes expressions like “ʿashshartu al-shayʾa taʿshīran” — meaning ‘it was nine, and I added one until it became ten,’ and “ʿashartu,” in its lightened form — ‘I took one from ten so it became nine’; since, as the Arabs say, ‘they do this because arithmetic is not very common among them’ — or because counting is done on the ten fingers of the hand.”
Al-Ḥuṣrī may have been the first to come up with this poetic form, as he adopts in his muʿashsharāt—each written in the genre of nasīb (love poetry) and in the ṭawīl meter—the same approach as in “luzūm mā lā yalzam,” [self-imposed compulsion] where rhyme and thematic unity are strictly adhered to. This is also seen in his work “Dhayl Iqtirāḥ al-Qarīḥ.” An example of this is his use of the alif rhyme, where he ends each verse with the same letter he began with: alif.
al-baḥr al-ṭawīl [“the Ṭawīl meter”]
ʾalā ʾinna qalba aṣ-ṣabbi fī yadi ḥibbihi // yuqallibuhu fī al-ḥubbi kayfa yashāʾu
Behold, the heart of the passionate lover is in the hand of his beloved —
he rolls it in love however he pleases.
And his verse in the ṣād rhyme, where he begins with the letter ṣād and ends each line with it :
al-baḥr al-ṭawīl [“the Ṭawīl meter”]
ṣilū fī al-hawā yaqtaṣṣa minkum jarīḥukum // faqad qāla rabbī: “wa-al-jurūḥa qiṣāṣun
Love as you will, your wounded one may take vengeance on you —
for my Lord has said: “Wounds require equal retribution.”
كأنّني لمْ أذُقْ بالقيروان جنًى// ولمْ أقلْ "ها" لأحبابي ولا "هاتوا"
ولمْ تَشُقْني الخدودُ الحمْرُ في يقَقٍ// ولا العيونُ المراضُ البابِليّاتُ
Comme si je n'avais jamais goûté de succulentes dattes à Kairouan -
- et que je n'avais jamais crié « venez ! » ou « apportez ! » à des amis bien-aimés.
Comme si je n'avais jamais langui pour le grenat des joues sur peau d'albâtre -
ni pour la douce langueur des yeux babyloniens.
As though I never tasted dates sweet in Kairouan —
nor ever called out “come!” or “bring !” to beloved friends.
As though I had never pined for crimson cheeks on alabaster skin —
or for languid Babylonian eyes.
حقّقه محمّد المرزوقي والجيلاني بن الحاج يحي(1963)، معتمدين مخطوطة الديوان الوحيدة الموجودة بدار الكتب المصريّة؛ وهي مرتّبة حسب الطريقة المغربيّة في ترتيب الحروف. وهذه الطريقة تتّفق مع قرينتها الشرقيّة حتى حرف الزاي، ثمّ تختلف عنها بعده. وقد احتفظ المحقّان بها، وبذلا جهدا محمودا في نسخ المخطوطة، وإصلاح ما شابها من محو ونقص. ويضمّ الديوان في طبعته الجديدة الصادرة عن المجمع التونسي للعلوم والآداب والفنون "بيت الحكمة" 2009.