مراسلات

Abdeljalil al Temimi, Correspondances et Documents du Grand Mnistre Khayriddîne pacha, publications de l’Institution Temimi pour la recherche et la documentation, Zaghouan, 1999 Cet ouvrage réunit trois cent soixante trois correspondances de Khayriddîne pacha avec Sadok bey, Beyram IV, Beyram V, Rostom, Mouhamad al Baccouche et Joseph Raffo. Dans son introduction, l’éditeur rappelle que ces documents ont été sauvés in extremis par Mouhamad Salah Mzali car, Tahar Khayriddîne qui les avait en sa possession voulait, dans un moment de désespoir, les brûler. Les lettres échangées avec Sadok bey durant le grand vizirat de Khayriddîne (1873-1877) permettent de saisir la position centrale du souverain qui se tient informé de tout ce qui se passe dans le pays : Pluviométrie, épidémies, rentrées fiscales, déplacements des hommes d’état ou décès de grandes personnalités. Khayriddîne lui fait également des rapports sur la diplomatie internationale et sur les guerres menées par l’Empire ottoman. La correspondance recèle par ailleurs des informations sur la vie privée dans le sérail : les mariages ordonnés par le bey, l’annonce des accouchements et les déplacements des femmes du harem. Cette correspondance donne de Sadok bey l’image d’un souverain dynamique et alerte. Si des thèmes similaires sont abordés dans les autres missives, leurs substances demeurent liées aux statuts et positions de leurs auteurs, et aux dates de leurs rédactions. Les lettres de Rostom, commandant de la garde beylicale et ministre de la guerre, datées entre 1853 et 1870 se focalisent sur la question du moment, les dettes de l’Etat et les difficultés financières. Guiseppe Raffo, ministre des affaires étrangères sous Ahmad bey, s’intéresse aux relations diplomatiques et aux contacts avec les consuls européens. Mouhamad Baccouche, premier secrétaire de Mustfa Khaznadar porte son intérêt sur les affaires courantes. Les lettres de Beyram V, plus tardives, du temps où Khariddîne est installé à Istanbul (1878-1890) portent sur les situations de la Tunisie et de l’Egypte sous occupations coloniales. Sur le plan de la forme, et si on excepte les lettres de Bayram V écrites dans une belle langue, les missives sont rédigées dans un arabe dialectal et sont truffées de fautes. Les historiens trouvent dans ces lettres les préoccupations des hommes d’Etat, entre privé et public, les linguistes pourraient y trouver matière pour comprendre la langue de la cour.