الدفاعيّات

L’Apologétique « est un des maîtres-livres de l’ancienne littérature chrétienne et le centre de l’œuvre entière de Tertullien, le foyer d’où son génie a rayonné dans tous les sens » (P. Monceaux, Histoire littéraire, p. 219).

Rédigé en 197, plaidoyer adressé directement aux magistrats et au public païen : «magistrats de l’empire romain, qui présidez, pour rendre la justice, dans un lieu découvert et éminent, presque au sommet même de la cité, s’il ne vous est pas permis d’examiner devant tout le monde et de peser sous les yeux de tous la cause des chrétiens pour la tirer au clair ; si dans cette espèce seule, votre autorité craint ou rougit d’informer au public avec une attentive justice ; si enfin, comme il est arrivé naguère, la haine pour notre secte, trop pressée d’accueillir les délations domestiques, ferme la bouche à la défense : qu’il soit du moins permis à la vérité de parvenir à vos oreilles , silencieusement, par la voie secrète du plaidoyer muet » (Apologeticum, I, 1). Il songea à retourner contre les Païens toutes les accusations dont on poursuivait le christianisme. Il contesta la légalité des persécutions en critiquant la législation et la procédure pour justifier les chrétiens et attaquer les Païens. Armé de sa science de juriste, il établit proclama le droit du christianisme à exister comme religion : « jamais un chrétien n’a honte, jamais il ne se repent, si ce n’est de n’avoir pas été chrétien plus tôt. Si on le montre du doigt, il s’en glorifie, si on l’accuse, il ne défend pas ; interrogé, il avoue de lui-même ; condamné, il rend grâce ». (Apologétique, I, 1) ; « J’admets que nous soyons très coupable. Pourquoi nous traiter autrement que nos pareils, c’est-à-dire que tous les autres coupables ? La même faute doit entrainer la même répression ». (Apologeticum, I 2).

L’œuvre donc est un réquisitoire acerbe contre la religion romaine, tout en défendant avec ferveur la foi chrétienne.