Ali Ibn Ziyad Al Absi
D'origine non-arabe (ajam), il s'est affilié à la tribu des Abs par patronage (walā'). Il est né à Tripoli, puis s'est installé dans la ville de Tunis, où il s'est établi et est décédé. Sa tombe y est bien connue, près de la Casbah. Il a étudié dans la ville de Tunis et a appris auprès de ses plus célèbres savants, notamment Khālid ibn Abī Imrān al-Tujībī (m. 743/125 ou 754/127, H/EC). Il a ensuite voyagé en Orient (le Machrek) et a étudié en Égypte auprès d'al-Layth ibn Sad (m. 175/791) et de Abd Allāh ibn Lahīʿa (m. 174/790), à Médine auprès de Mālik ibn Anas (m. 179/795), et en Irak auprès de Sufyān al-Thawrī (m. 161/777) et d'autres. « Il fut le premier à introduire au Maghreb le Jāmi de Sufyān al-Thawrī et le Muwaṭṭaʾ de Mālik, et il leur expliqua les enseignements de Mālik, qu'ils ne connaissaient pas auparavant. » Le gouverneur de l'Ifriqiya, Rawḥ ibn Ḥātim (171-174/786-790), le nomma au poste de juge (*qāḍī*) de Kairouan, mais il refusa. Les sources permettent d’identifier huit de ses disciples, dont les plus célèbres sont Asad ibn al-Furāt (m. 213/828) et Saḥnūn ibn Saīd (m. 240/854). C'est vers lui que les savants de Kairouan se tournaient lorsqu'ils étaient en désaccord sur un avis juridique (fatwā). Les sources lui attribuent une version (riwāyah) du Muwaṭṭaʾ de Mālik, qu'il a introduite en Ifriqiya vers l'an 150/767. Elle est considérée comme la plus ancienne version du Muwaṭṭaʾ et a été éditée de manière critique par le cheikh Mohamed Chadli Ennaifer. On lui attribue également le livre Khayrun min Zinatih (Plus précieux que son poids [en or]).