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البستان الاخبار ( جريدة عبرية اسبوعية اخبارية سياسية - 1908) البستان (جريدة عبرية اسبوعية ثم يومية اخبارية عامة 1888 - 1906) التلغراف ( أوّل جريدة عبرية يومية منتظمة اخبارية سياسية تجارية 1889-1890) الحقيقة ( جريدة عبرية اسبوعية اخبارية سياسية ادبية - 1895) الزمان ( جريدة عبرية اسبوعية اخبارية ادبية علمية 1910)
Parmi les plus de soixantaine de titres de journaux publiés, depuis 1884, en judéo-arabe, patois usités par les juifs tunisiens, d’une manière sporadique en Tunisie, l’hebdomadaire « El-Boustane » (Le Jardin) de Messaoud Maârek (1858-1939) s’était distingué, surtout avec l’abrogation en 1887 du cautionnement déjà instauré en 1884, par sa régularité, puisqu’il fut, à sa réédition en 1904, à sa dix-septième année de publication. Imprimé chez Uzan et Castro, cet hebdomadaire vit le jour, après d’éphémères autres journaux depuis 1884, le 26 mai 1887, et non le 6 juin de la même année, comme l’avait laissé entendre Eusèbe Vassel dans son important ouvrage sur « La littérature populaire des Israélites tunisiens » (Paris, 1906-1907), autrement dit avant même l’abrogation du décret de 1884, qui avait imposé le cautionnement, et presque deux mois à la suite d’une vague d’antisémitisme des colons français en mars 1887, accusant les juifs tunisiens, notamment les Granas, dont l’allégeance à l’Italie. Messaoud Maârek publia ce journal sans qu’il ait la peine de formuler une demande d’autorisation, faite après une année d’existence, suscitant quelque peu l’étonnement, ainsi que plusieurs questions, d’autant plus que cet hebdomadaire s’était affiché, dès son premier numéro, comme étant un journal sioniste, idéologie inconnue jusque-là politiquement. Si l’administration coloniale avait fermé les yeux sur cette orientation, c’est qu’elle avait besoin de Messaoud Maârek et de son rédacteur en chef le céramiste Yacoub Chemla (1868-1938), grand-père paternel de l’historienne Lucette Valensi, tous deux juifs twansa, pour contrecarrer l’influence de juifs Grana, dans un contexte de tension des relations franco-italiennes, non seulement à propos de la Tunisie, mais également en ce qui concerne aussi les questions européennes, après l’adhésion de Rome à la Triple alliance depuis 1882. Toutefois, cette bienveillance n’avait pas empêché ce journal d’appeler les deux communautés à oublier leur « division », qui remontait à 1710, et de s’unir « même exceptionnellement ».
Malgré la régularité de ses parutions, il tomba dans l’irrégularité dès 1893, suite à une mésentente avec les imprimeurs, qui avaient essayé de s’accaparer le journal. Chose faite en 1895, incitant par-là Messaoud Maârek à lancer un autre journal, El Haqiqa (La Vérité), pour combattre son ex-journal, El Boustane, qui succomba définitivement en juillet 1895 et non à la suite du décret du 2 janvier 1897, réinstaurant de nouveau le cautionnement. Il fallait attendre l’abrogation de ce dernier le 2 janvier 1904, pour que Messaoud Maârek reprenne les rênes de son journal et le lancer, contre vent et marée, avec son gendre Yacoub Chemla jusqu’au 30 mars 1906, pour lancer un autre journal, El Akhbar, en janvier 1908.
Par ailleurs, notons que Messaoud Maârek était le père de Henri Maârek un des fondateurs en 1911, avec Alfred Valensi, de la première association sioniste en Tunisie, l’Aghoudat-Sion.