Plus précieux que son poids [en or]
(None)
Worth more than its weight [in gold]
(None)
المدوّنة الكبرى خير من زِنَتِه
Une seule feuille de cet ouvrage nous est parvenue. Elle fait partie d’un ensemble de documents et de papiers dont l’origine est en Ifriqiya, retrouvés dans une des salles de la mosquée de Damas en 1839. Dominique et Janine Sourdel ont fait connaître cet ensemble de documents, puis une partie a été publiée à diverses périodes, y compris le papier « Plus précieux que son poids en or » en 2019.
Qāḍī Iyāḍ a décrit ce livre et en a présenté le contenu. Il a également rapporté qu’Ali ibn Ziyād n’arrivait pas à arrêter son choix pour le titre, et qu’« il lui fut dit en rêve : “Intitule-le ‘Un livre plus précieux que son poids’”, c’est-à-dire que son contenu vaut plus que son poids en or. » Cette anecdote, souvent reprise dans les biographies, vise à souligner l’importance de l’ouvrage.
Le livre se compose de trois parties : les ventes, le mariage et le divorce. Il rassemble des questions adressées à Mālik ibn Anas sur ces sujets, que ʿAlī ibn Ziyād a consignées, introduites en Ifriqiya, puis transmises à ses élèves, dont Sahnūn. Toutefois, ce savant a mentionné que la version originale de l’ouvrage appartenait à l’un de ses contemporains, ʿAbd al-Raḥīm ibn Ashras, dont il a repris le contenu, en le reformulant et en l’affinant. Malgré cela, les sources attribuent généralement le livre à ʿAlī ibn Ziyād ; c’est notamment le cas d’al-Lakhmī dans sa Tabsirah et d’al-Māzarī dans ses Fatāwā. La page conservée de l’ouvrage porte le titre du livre, le nom de ʿAlī ibn Ziyād et la chaîne de transmission suivante : Muḥammad ibn Sahnūn, de Sahnūn, de ʿAlī ibn Ziyād. Le verso contient la première page de la section sur les ventes, qui présente six questions juridiques. La première concerne le versement d’un acompte lors de l’achat d’un bien ; la seconde traite de la vente d’une esclave portant des bijoux... La sixième question porte sur la vente d’une monture avec la condition que le vendeur en conserve l’usage pendant une période déterminée après la transaction. L’intérêt de cet ouvrage réside dans la pertinence concrète de ses problématiques juridiques—touchant aux transactions et à la vie personnelle—ainsi que dans l’éclairage qu’il offre sur les débuts de l’école mālikite en Ifriqiya
Ce livre met également en lumière le rôle majeur joué par ʿAlī ibn Ziyād dans l’introduction de l’école mālikite en Ifriqiya, l’explication de sa jurisprudence auprès des populations, ainsi que sa contribution pionnière dans ce domaine. Toutefois, en raison de son attachement à la ville de Tunis et de son refus d’occuper une fonction judiciaire à Kairouan — alors capitale de l’Ifriqiya — il ne prit pas part activement à la diffusion du madhhab mālikite dans la région. Cette mission fut assurée par ses élèves, au premier rang desquels figure Sahnūn ibn Saʿīd.
Only one folio of this work has survived. It is part of a collection of documents and papers originating in Ifriqiya, found in one of the rooms of the Damascus Mosque in 1839. Dominique and Janine Sourdel brought this collection of documents to light, and then a few of these were published at various times, including the paper "Worth More Than Its Weight in Gold" in 2019.
Qāḍī Iyāḍ described this book and provided an overview of its content. He also mentioned that Ali ibn Ziyad was in a quandary about how to title this book, and "it was said to him in a dream: 'Name it 'A Book Better Than Its Weight,'" meaning its content is worth more than its weight in gold. This anecdote, which biographies have been keen on repeating, aims to emphasize the book's importance.
The book consists of three sections: Sales, Marriage, and Divorce. It includes questions directed to Mālik ibn Anas regarding these topics, which were recorded by ʿAlī ibn Ziyād, who brought them to Ifriqiya and transmitted them to his students, among them Sahnūn. However, this scholar mentioned that the original version of the book belonged to one of ʿAlī ibn Ziyād’s contemporaries—ʿAbd al-Raḥīm ibn Ashras—whose work ibn Ziyād adapted and narrated in meaning, with refinement. Despite this, sources typically attribute the work to ʿAlī ibn Ziyād; for example, al-Lakhmī in his Tabsirah and al-Māzrī in his Fatāwā. The page preserved from the book bears its title, the name of ʿAlī ibn Ziyād, and the transmission chain: Muḥammad ibn Sahnūn from Sahnūn from ʿAlī ibn Ziyād. The reverse side contains the first page of the section on sales, including six legal questions. The first concerns payment of a deposit when purchasing a commodity; the second involves selling a female slave with jewelry on her... The sixth deals with selling a beast under the condition that the seller retains the right to use it for a specified period after the sale. The value of this book lies in the practical relevance of its legal issues—they address transactions and personal matters—and in offering insight into the early development of the Mālikī school in Ifriqiya.
This book also underscores the significance of ʿAlī ibn Ziyād’s role in introducing the Mālikī school to Ifriqiya, elucidating its jurisprudence for its people, and his pioneering contribution in that regard. Yet, due to his predilection for the city of Tunis and his refusal to take on a judicial position in Kairouan—the capital of Ifriqiya at the time—he did not become an active figure in the dissemination of the Mālikī school across the region. Instead, that task was carried out by his students, foremost among them Sahnūn ibn Saʿīd.
"قال محمّد: قال سحنون: قال علي بن زياد: سئل مالك عن رجل باع بيعا وأخذ عربانا، ثمّ إنّ المبتاع مات قبل أن يقبض سلعتَه، ولم يوف الرجل حقّه، أو أعسر بالثّمن، وترك العربان في يدي البائع، أيجوز للذي في يديه العربان أن يحبس العربان، وينظر؟ فقال: البيع لهما لازم..." (علي بن زياد، خير من زنته، ضمن Brahim Jhilil, « Découverte d’un fragment… »، ص 246).
"وسئل مالك عمّن اشترى أَمَة، فوُضعت على يدي عدل، حتّى تُستبرئ، أيصلح النّقدُ في ذلك؟ فقال: لا يصلح النقدُ بشرط، حتّى يتمّ البيع..." (علي بن زياد، خير من زنته، ضمن Brahim Jhilil, « Découverte d’un fragment… »، ص 246).
"وسئل مالك عن رجل باع أمة بثمن مسمًّى، واستثنى جنينَها لنفسه، أو قال هو حرّ؟ فقال: لا ينبغي أن يستثنيه، إنّه غرر، لا يحلّ بيعُه..." (علي بن زياد، خير من زنته، ضمن Brahim Jhilil, « Découverte d’un fragment… »، ص 246).
“Muhammad a dit que Sahnun a dit que Ali b. Ziad a dit : Malik a été interrogé au sujet d’un homme qui a contracté une vente et a perçu (un acompte). A la suite de cela, l’acheteur est mort avant d’avoir pris sa marchandise, sans avoir versé à l’homme son dû. (Dans un autre cas, l’acheteur) s’est retrouvé dans une difficulté financière l’empêchant de payer le reste du montant, et laissé l’acompte entre les mains du vendeur. Est-il permis à celui qui possède l’acompte entre ses mains de le conserver et d’observer …(Il dit) : la vente conclue entre les deux parties est irrévocable »…
“Malik a été interrogé concernant le cas de celui qui a acheté une esclave, qui a été placée chez une personne de confiance durant la période d’abstinence sexuelle. (Dans cette situation), le versement peut-il être anticipé ? Il dit : le versement anticipé ne peut être imposé, jusqu’à ce que la vente devienne irrévocable.
“Malik a été interrogé concernant un homme qui a vendu une esclave à un prix fixé, en excluant son fœtus, ou en lui accordant la liberté. Il dit : il ne convient pas de l’exclure (de la vente), car dans ce cas il s’agirait d’une vente à risque dont la transaction est prohibée ».
Muhammad said that Sahnun said that ʿAlī b. Ziyād said: Mālik was asked about a man who entered into a sale and received a deposit. Thereafter, the buyer died before taking possession of the merchandise, without having paid what was due to the seller. (In another case, the buyer) found himself in financial hardship that prevented him from paying the remaining amount, and left the deposit in the hands of the seller. Is it permissible for the one in possession of the deposit to retain it and observe (the situation)? (He said): The sale concluded between the two parties is irrevocable.” (Ali ibn Ziyad, Worth more than its Weight, quoted in Brahim Jhilil, "Discovery of a fragment...", p. 246).
"Malik was asked about someone who bought a female slave (amah) who was then placed under the care of a trusted person until her womb was clear (istibra' – ensuring she wasn't pregnant from a previous owner). Is it permissible to pay in cash (naqd) for this? He replied: 'It is not permissible to pay in cash with a condition, until the sale is complete...'" (Ali ibn Ziyad, Worth more than its Weight, quoted in Brahim Jhilil, "Discovery of a fragment...", p. 246).
Mālik was asked about a man who sold a female slave for a set price, but excluded her unborn child for himself, or said: “The child is free.” Mālik replied: “He should not exclude it—this is gharar (risky uncertainty), and such a sale is not permissible…” " (Ali ibn Ziyad, Worth more than its Weight, quoted in Brahim Jhilil, "Discovery of a fragment...", p. 246).
مالك بن أنس، الموطّأ، رواية علي بن زياد قطعة منه، تحقيق الشيخ محمد الشاذلي النيفر، الدار التونسية للنشر - تونس 1399/1978، انظر المقدّمة.
المالكي، رياض النفوس، تحقيق بشير البكوش، مراجعة محمد العروسي المطوي، دار الغرب الإسلامي – بيروت 1983، ج 1 ص 234-237.
تراجم أغلبية مستخرجة من مدارك القاضي عياض، تحقيق محمد الطالبي، منشورات الجامعة التونسية - تونس 1968، ص 22-23.
القاضي عياض، ترتيب المدارك، تحقيق أحمد بكير محمود، ط بيروت -طرابلس 1967، ج 1 ص 326-327.
نجم الدين الهنتاتي، المذهب المالكي بالغرب الإسلامي إلى منتصف القرن 5 هـ/11م، تبر الزمان - تونس 2004، ص 38-42.
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